L’histoire des mois impairs : ma participation mois 1

Comme dit dans nos règles du jeu, voici mon humble participation à mon défi blog « L’histoire des mois impairs », pour le mois 1. Le gagnant pour ce mois-ci était, on se le rappelle, Sagittarius A*.

Bonne lecture, et à demain pour le début du deuxième tour de jeu ! J’espère que vous serez nombreux à jouer avec nous !


Flûte alors !

Ce soir, c’est la première de La Flûte Enchantée ! La scène de l’Opéra-Théâtre de Metz va accueillir une prestation d’envergure, revisite plutôt baroque du célèbre opéra de Mozart, avec des costumes bariolés et des rythmes envolés.

A moins que ce ne soient les costumes qui soient envolés ? Plus particulièrement celui de Papageno. Envoyé hier chez le couturier pour une sombre histoire de plumes détachées, il n’a toujours pas reparu ! Et le spectacle qui va bientôt commencer !

Sur la place de la Comédie, la foule se presse au guichet. Salle comble pour ce soir ! On se reconnaît entre habitués, les conversations s’engagent. Ici une dame a emmené ses trois petits enfants. Là un couple de touristes. Partout du monde ! Et toujours pas de costume pour Papageno ! Le metteur en scène enrage, il se ronge les ongles, il frappe machinalement sur le carillon de l’oiseleur avec la flûte vedette ! Mais ça ne fait venir ni le couturier, ni le costume !

On place les spectateurs. Le baryton qui incarne Papageno est de plus en plus inquiet. Il s’est chauffé la voix, mais il ne pourra pas venir sur scène sans son costume ! Il l’a bien dit au metteur en scène, qui en est à sa cinquième plaquette de chocolat noir 85%, le seul calmant efficace qu’il se connaisse. Il est tellement énervé qu’il garde tout son stock sur lui, dans ses poches !

La salle est remplie, plus personne sur la place de la Comédie à part quelques promeneurs dans le jardin éphémère installé là pour l’été. Le couturier vient d’appeler, il arrive bientôt, avec le costume tout remplumé ! Alors on lance le spectacle.

Sur la place silencieuse devant l’Opéra, un mouvement se fait du côté de l’immense fusée qui est la pièce phare du jardin éphémère cette année. Furtivement, une silhouette trapue et furieusement colorée descend de l’engin et se faufile dans le grand bâtiment. Est-ce le couturier ?

Non ! Le couturier est encore coincé dans les bouchons ! Alors quoi donc ? Aucune idée, mais « ça » se dirige vers le côté droit de la scène, dernier obstacle entre lui et la délicieuse odeur de chocolat qui l’a attiré là. Du côté gauche se dresse en effet le metteur en scène, qui a si chaud que les tablettes dans la poche intérieure de sa veste ont commencé à fondre. Mais il ne s’en est pas encore aperçu, tout occupé qu’il est par l’entrée imminente de Papageno.

Et Papageno entre en scène ! Le costume est extraordinaire ! Des plumes de toutes les couleurs, partout, de la tête aux pieds, qui brillent dans le feu des projecteurs. Ebloui, le personnage s’est figé. Le baryton, encore en slip-chaussettes dans les coulisses, n’en revient pas. Le couturier vient d’entrer, le costume à la main. Mais sur scène, « ça » a assuré l’entrée de Papageno avec bien plus d’éclat qu’il n’aurait su le faire lui-même. La foule est enthousiaste ! Alors, depuis les coulisses, le baryton entonne son premier chant, le plus fort qu’il peut, tout en enfilant son fichu costume.

La créature sur scène a repéré l’origine du parfum chocolaté et se dirige doucement vers sa proie. Dès qu’elle quitte la scène, le régisseur a la présence d’esprit de provoquer un court black-out, à la faveur duquel le « vrai » Papageno entre en scène.

Du côté gauche de la scène, le metteur en scène, encore tout étourdi et dépouillé de sa veste, n’a rien compris du tout.

Mais la première fut un triomphe, et c’est bien ça l’essentiel !

6 commentaires sur “L’histoire des mois impairs : ma participation mois 1

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  1. Mais qui est donc cette silhouette trapue et colorée ??? Mozart aurait-il aimé cette variante improvisée ??? Qu’un voleur de chocolat se cache dans la fusée couleur …chocolat, il y a quand même une logique dans cette folle mésaventure !! 😉
    Bravo pour ton histoire d’oiseleur, l’un des personnages les plus célèbres de l’opéra …
    Pour ma part, je ne sais pas si on aurait pu me piquer facilement ma tablette de chocolat noir , faut pas dec’ avec ça !!! 🙂

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  2. Un récit très agréable à lire. Seul petit point relevé : en théâtre le couturier ou la couturière ne sont que les petites mains qui cousent les costumes. Le créateur des costumes s’appelle un costumier .

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    1. Merci, c’est une nuance que je n’avais pas du tout en tête. Je n’ai du monde du théâtre que des notions « scolaires » on va dire, alors j’ai dû me documenter en rédigeant l’histoire, mais je n’ai pas pensé du tout à ce point-là. Au final, comme ici il n’est pas vraiment question de créer le costume, plutôt de le réparer, je me dis que le terme couturier est plutôt adapté, même si je ne l’ai pas choisi en connaissance de cause. Qu’en penses-tu ?

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      1. Les personnes qui réparent les costumes sont soit le créateur soit le costumier lui-même parfois, si la réparation est simple se sont les habilleuses qui se chargent des retouches et le lieu oû tout cela se passe quand ce n’est pas sur scène est l’Atelier de costumes.

        Sinon j’aime bien ton histoire mais les détails dont je te parle lui donneront encore plus de véracité

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      2. Merci pour ces explications, Liza ! J’ai approfondi un peu le sujet (et découvert un monde fascinant au passage) et en effet, mon histoire n’est pas criante de réalisme sur ce coup-là ^^. Si je la ré-écris un jour, j’en tiendrais compte. Merci, j’ai appris plein de choses !

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