Mission hérisson

Avec un blog qui s’appelle Chardons et Marrons, et qui papote pas mal nature et jardin, vous vous doutiez bien 1. que je faisais une petite fixette sur les piquants, et 2. qu’à un moment où à un autre il serait question de hérissons ! C’est parti !

Je n’ai pas de photo de mon cru à vous montrer, pour deux raisons principales. La première c’est qu’il n’y a pas de hérisson dans mon jardin, et la seconde, c’est que même s’il y en avait, comme c’est un animal actif la nuit, je serais un peu en peine pour lui tirer convenablement le portrait. Allez, peut-être que je vous ferai un dessin si vous insistez bien.

Revenons sur cette information : il n’y a pas de hérisson dans mon jardin. Et ça m’embête bien, parce que j’aurais vraiment besoin d’un coup de main sur le front des limaces. Le hérisson se nourrit en effet de limaces et d’escargots.

Pourquoi donc n’y a-t-il pas de hérisson dans mon jardin ? Il y trouverait le couvert, on l’a vu, et même le gîte puisque j’ai quelques tas de bois ici et là. Les tas de bois ou de feuilles sont des zones très appréciées des hérissons pour nicher ou se reposer. Je n’ai pas de chien qui pourrait l’effrayer ou le blesser. Ma pelouse n’est pas tondue très rase et il y a même un tas de compost qui peut servir de chauffage d’appoint.

Je me demande si je n’ai pas un petit problème de continuité écologique, tout simplement. Cette idée m’est venue en suivant le MOOC de Telabotanica sur la Trame verte et bleue (cours gratuit actuellement en ligne, voir le lien dans les sources).

La Trame verte et bleue, c’est l’inscription dans la réglementation française (code de l’environnement et code de l’urbanisme) de la nécessité de préserver et restaurer les corridors écologiques entre les réservoirs de biodiversité. Le but est de permettre aux espèces animales et végétales de se déplacer entre les différentes zones où elles accomplissent leur cycle de vie (se nourrir, se reproduire, se reposer, élever les petits). Le maintien de ces corridors est essentiel pour préserver les espèces, pour s’adapter au changement climatique et pour préserver notre propre cadre de vie (limiter les risques d’inondation, polliniser et donc améliorer la production agricole, disposer de bois de chauffage, filtrer l’eau, etc.).

Revenons à notre hérisson. Il y a donc tout ce qu’il faut pour lui dans le fond de mon jardin. Mais à bien y regarder, rien ne lui facilite l’accès au fond de mon jardin ! Pour venir de l’extérieur, le hérisson se heurtera à du grillage, un mur, un portail… et ensuite, il devrait marcher à découvert, sur une partie macadam, sans aucun guide, jusqu’à ce fameux tas de bois ou jusqu’au potager plein de limaces ! C’est rude, non ?

–Si vous continuez à insister je vais vraiment vous dessiner un hérisson.–

Bref, forte de cette réflexion, je vais à présent agir. D’abord, ménager un passage au bas de ma clôture. Ensuite, continuer à développer mes haies (c’est déjà en cours). Peut-être que je vais aussi laisser les herbes folles bien se développer le long des murs et des clôtures afin que le hérisson n’hésite pas à suivre ces guides linéaires, tout en restant à couvert. Et évidemment, continuer à m’interdire tout recours à de l’anti-limace, pesticide et produits chimiques en général, afin de ne pas empoisonner mon ami à piquants. Peut-être devrais-je aussi mieux organiser mes tas de bois, pour qu’ils soient plus accueillants. Je ne vois pas trop quoi faire de plus.

Comment ? Ah oui, je pourrais faire quelque chose de plus, puisque vous insistez tant : dessiner un hérisson ! Inutile ? Sans doute, mais vous avez insisté !

dessin de hérisson lorgnant sur une limace qui s'apprête à attaquer un semis
J’aime son air décidé à la vue de la limace

La petite info en plus : saviez-vous que le hérisson est un animal intégralement protégé en France ? Cela veut dire, entre autres, qu’il est interdit de détenir, détruire, perturber un hérisson, et qu’il est aussi interdit de détruire ou dégrader ses aires de repos et sites de reproduction. Même mort, il reste protégé : il est par exemple interdit de conserver un crâne de hérisson trouvé dans la nature par exemple (j’avoue que ne sais pas trop qui voudrait faire ça mais je ne savais pas que c’était interdit). Si vous trouvez un hérisson en détresse, assurez-vous d’abord qu’il est bien en détresse, puis récupérez-le (attention ça pique un peu) et contactez un centre de sauvegarde de la faune sauvage habilité. Tous les détails sont dans le document de la LPO que vous pouvez trouver dans les sources.

Enfin, il est fortement déconseillé de nourrir les animaux sauvages, dont le hérisson fait évidemment partie. En revanche une petite coupelle d’eau peu profonde pour boire sera bienvenue en été (pour les oiseaux aussi d’ailleurs).

Dessin de hérisson souriant sous la mention "welcome !"

Sources

Ligue de Protection des Oiseaux. « Aider et accueillir le hérisson d’Europe », 2020 [En ligne], https://www.lpo.fr/images/conservation/connaissance/guideherisson_gratuit_v2_web.pdf [consulté le 2 mars 2021] [inaccessible le 12/03/2021 en raison de l’incendie qui a détruit certains serveurs de l’hébergeur ovh à Strasbourg le 10/03/2021]

Vidéo C’est pas sorcier sur le hérisson, sur la chaîne YouTube de C’est pas sorcier : https://www.youtube.com/watch?v=Q2IFCAsMTR0

MOOC (cours en ligne gratuit) Trame verte et bleue : sur la plateforme telaformation de telabotanica, jusqu’au 29 mars 2021 : https://mooc.tela-botanica.org/course/view.php?id=21

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