L’Islande fait partie des destinations dont j’ai rêvé très tôt et je me disais dans mon coeur d’enfant qu’elle était sûrement un endroit qui n’existe pas vraiment en fait, juste un endroit dont on rêve. Les grands espaces, les phénomènes volcaniques, la nature arctique, le soleil de minuit, les elfes et les aurores boréales nourrissaient mon imaginaire.
En 2017, j’ai pu réaliser ce rêve en compagnie de mon amoureux : nous sommes partis 10 jours fin juin, en road-trip. Notre itinéraire a suivi la route 1 dans un sens anti-horaire, depuis la capitale Reykjavik, en passant par :
- le Cercle d’Or au sud
- les fjords de l’est
- les rivages de l’océan Arctique au nord
Je vous propose ici les meilleurs souvenirs que je garde de ce voyage, et en bonus quelques conseils qui peuvent toujours servir.
1 Le van aménagé : la liberté de l’escargot
L’Islande est une destination assez chère. En particulier, le prix des hébergements hors camping m’avait paru exorbitant. A cela nous devions ajouter la location de la voiture (pas donnée non plus). De plus, nous voulions éviter de nous retrouver coincés à un endroit où la pluie/le vent ne nous permettent aucune visite, juste parce que nous y avons réservé une chambre. Petit à petit, l’idée de louer un véhicule aménagé pour dormir s’est donc imposée. Nous avons réservé notre utilitaire aménagé chez Kuku Campers. Il y a d’autres prestataires qui proposent cela bien sûr. L’originalité de Kuku Campers (outre sa communication en français), c’est peut-être sa cool attitude. Les véhicules blancs sont tous décorés d’une façon différente, façon street-art. Si vous êtes sur la route en Islande, vous pouvez reconnaître un véhicule de leur flotte au premier coup d’oeil. Avec le Camper, il y a toute la vaisselle nécessaire, et nous avons aussi loué chez eux des sacs de couchage adaptés à la fraîcheur des nuits islandaises. Nous ne faisons jamais de camping, alors pour nous c’était déjà la grande aventure !

Tout s’est bien passé. Le soir, nous nous arrêtions le plus souvent dans des campings, pour avoir accès à des sanitaires et parfois aussi à une salle commune pour manger, faire la cuisine, se mettre au chaud. La plupart du temps c’était propre et bien équipé, mais pas toujours. Nous avions fait une pré-sélection avec les conseils du Routard alors nous sommes généralement bien tombés. Dans l’un des campings, nous avons pu profiter de hot tubs, et dans un autre, la douche était à l’extérieur ! Oui, en Islande, j’ai pris une douche à l’extérieur ! Heureusement qu’avec la géothermie, l’eau est généralement très chaude (parfois elle sent l’œuf pourri aussi, mais pas d’inquiétude, l’odeur ne reste pas sur la peau, vous sortez propre quand même !). Nous n’avions pas réservé les campings, fin juin nous avons toujours trouvé un emplacement. Et nous savions qu’au pire, nous pourrions quand même dormir, il suffisait de dérouler le matelas à l’arrière. J’ai beaucoup aimé avoir toutes nos affaires toujours avec nous. Pas de crainte d’oublier telle ou telle chose au gîte en partant en rando. Tel un escargot, nous emmenions notre maison partout. Mais à l’inverse de ce charmant animal, nous, c’est quand il pleuvait que nous rentrions dans notre coquille !

2 Rencontre avec les baleines, un rêve de gosse
Au nord de l’île, des agences proposent de vous emmener en bateau voir les baleines dans les fjords ou en mer. Pour moi, c’était une sortie non négociable ! Bien sûr, il y a toujours un risque de ne rien voir. Je craignais aussi l’effet « usine à touristes », avec tous les inconvénients que ça amène, aussi bien pour lesdits touristes que pour l’environnement. Nous avons donc préféré éviter Húsavík, capitale de l’observation des baleines. Mais alors, où aller ? Un peu par hasard, nous avons trouvé un dépliant qui indiquait que la compagnie North Sailing proposait d’observer les baleines à Hjalteyri. Nous avons tenté le coup. Et c’est depuis la cour d’une usine de hareng désaffectée que nous nous sommes embarqués à bord d’un chalutier de 1963 sur le fjord Eyjafjörður (rien que cette phrase, c’est tellement épique !). Nous étions 5 sur le bateau, en comptant le capitaine. Je ne sais pas si c’est pareil en juillet-août, mais là j’étais bien contente de ce tout petit groupe. Le bateau s’est d’abord éloigné de la rive, puis il a navigué un peu au hasard, jusqu’à ce qu’un jet d’eau trahisse la présence d’un cétacé. Le bateau s’est alors approché, mais pas trop. Et nous les avons vues ! Deux ou trois baleines à bosse qui nageaient là et tantôt sortaient juste le dos pour respirer, tantôt nous montraient tout le flanc avec la nageoire et la queue qui fouettait l’eau en dernier. C’était magnifique, j’étais très émue. Croiser le regard d’une baleine…c’est voir toute la sagesse du monde dans un oeil.

J’ai apprécié que le bateau ne harcèle pas les animaux. Il respectait une distance et si nous avons pu voir les baleines de très près, c’est parce qu’elles se sont elles-mêmes approchées. A un moment je me suis même dit qu’elles étaient si grosses que si elles décidaient de sauter sur le bateau, elles auraient beau jeu de le réduire en allumettes (et nous avec !). Nous avons aussi vu des oiseaux de mer, et je ne vous parle pas du paysage sublime dans lequel nous avons vécu cette expérience inoubliable. Rencontrer des baleines était un grand rêve pour moi, je suis tellement heureuse d’avoir pu le réaliser dans ces conditions !

3 Rivières chaudes et hot tubs
Un autre de mes meilleurs souvenirs, c’est ma baignade dans une rivière chaude, Reykjaladur. Au terme d’une petite marche au dessus de la ville de Hveragerði, entre les vapeurs de sources chaudes (très chaudes même, en témoignent les panneaux d’avertissement indiquant la température et le danger), j’ai découvert le plaisir qu’il peut y avoir à se baigner dans une rivière chaude, moi qui n’avait jamais connu que les rivières plutôt fraîches de ma France métropolitaine. Dans un paysage et une lumière typiquement islandais, à une température extérieure elle aussi tout-à-fait islandaise, me revoir tranquille posée dans la rivière, c’est vraiment pour moi un souvenir extraordinaire.

En Islande on trouve aussi de nombreuses sources chaudes aménagées en bassin de baignade. Mon grand coup de coeur a été celui de Grettislaug. Deux petits bassins en pierre, séparés du grand océan Glacial Arctique seulement par un mur de pierres sèches…là aussi, une expérience exceptionnelle de mon point de vue.
Et puis on trouve des hot tubs un peu partout, en extérieur comme en intérieur, ainsi que des piscines municipales dans la moindre bourgade. Nous avons ainsi fréquenté l’une d’entre elles un jour de gros temps où, lassés d’être trempés tout habillés à chaque tentative de sortie, nous avons choisi d’être trempés en maillot et au chaud, et de profiter des hot tubs de la piscine pour nous détendre.
4 La faune
En dehors des baleines dont j’ai déjà parlé, j’ai pu observer d’autres animaux. J’aime beaucoup observer les oiseaux, alors là j’étais gâtée : j’ai pu voir des sternes arctiques et des eiders à duvet, ainsi que plusieurs sortes de canards et foulques au lac Mývatn. Il y a eu aussi mes petits chouchous, que je rencontrais pour la première fois : les macareux ! Dans les falaises surplombant la plage de sable noir à Vík, et sous un ciel vraiment plombé pour ne pas dire sous une pluie battante, nous avons réussi à en observer quelques-uns. Heureusement que nous avions les jumelles. Surtout que les macareux sont bien petits, je les imaginais beaucoup plus gros. Ils ont une façon de battre des ailes qui est très caractéristique je trouve, et grâce à cela nous arrivions à savoir, même de très loin, si l’oiseau que nous observions en était un ou pas.
Et puis au nord de l’Islande, sur la péninsule de Vatnsnes si ma mémoire est bonne, nous avons pu observer de nombreux phoques. Loin de se cacher, ils se prélassaient au soleil (enfin, à l’air libre, parce que parler de soleil est peut-être exagéré). D’autres plongeaient et semblaient jouer à cache-cache avec nous. On les voyait bien à l’œil nu mais nous avons apprécié d’avoir les jumelles là aussi.



Et pour finir sur la faune, rendons quand même hommage aux nombreux moutons que nous avons pu voir un peu partout, y compris sur la route et ce de manière plus ou moins prévisible.

5 Les icebergs du Jökulsárlón
Le lac Jökulsárlón, au sud du pays, est formé par l’arrivée d’une langue glaciaire. Il est né de la régression d’un glacier. De nombreux blocs de glace dérivent à sa surface, l’ensemble formant un paysage polaire que j’ai beaucoup aimé. Nous avons marché un peu pour nous éloigner du spot le plus touristique. Nous voyions le glacier au loin et toutes les nuances de bleu que peut prendre la glace. Un des icebergs s’est retourné sous nos yeux et nous avons pu observer le bleu profond de la partie précédemment immergée, pas encore oxydée. Magique !

6 Cascades et chutes à volonté
Nous avons vu tellement de chutes que j’ai du mal à me souvenir de toutes et de leurs noms respectifs. Ils se terminent tous en -foss, qui signifie cascade, et je les mélange un peu. Parmi les plus marquantes, je citerais Gullfoss, Dettifoss et Seljalandsfoss. Gullfoss pour la puissance douce de ce site. Les chutes sont impressionnantes, hautes de 32 m avec un très fort débit, mais ses abords sont d’un vert tendre et s’il y a un rayon de soleil on peut observer un arc-en-ciel se dessiner dans la brume qui se dégage du bas des chutes. Dettifoss est mon coup de coeur, elle est haute de 44m et large de 100m. Ses abords sont un vrai désert minéral, on se croirait sur une autre planète. On peut parcourir le site en marchant et le cours d’eau forme d’autres chutes en amont et en aval. Enfin Seljalandsfoss, ou la réalisation d’un (autre) rêve de gosse : passer derrière la cascade, comme Robin des Bois dans mon Disney préféré !

7 Activité volcanique

L’Islande est une île très « jeune », créée par l’activité d’un point chaud situé sur une dorsale séparant deux plaques continentales. J’ai pu observer des phénomènes et des paysages spectaculaires qui découlent de ce volcanisme actif ou très récent : geysers, solfatares, marmites de boues aux couleurs vives, cratères et pseudo-cratères, formations de lave…J’ai aussi marché sur des coulées de laves très récentes (1984) qui constituent un désert noir à perte de vue, très impressionnant (Leirhnjúkur).

Les Islandais tirent profit de cette activité géologique : il y a les sources chaudes et les établissements thermaux comme le célèbre Blue Lagoon, bien sûr, mais aussi la géothermie. Nous avons réalisé une randonnée au très beau cratère Viti, et de là-haut on peut voir les énormes tuyaux qui partent des puits géothermiques en forme de dôme disséminés sur la montagne, vers la centrale géothermique de Krafla.
8 Un fish and chips à Akureyri
Je terminerai ma liste de meilleurs souvenirs avec ce fish and chips, dégusté dans la 2ème ville du pays, Akureyri ! Il était probablement réalisé avec du poisson tout frais pêché dans le fjord, et peut-être pas plus exceptionnel qu’un autre, mais que ce fut bon, après quelques jours de repas de camping, de manger ce fish and chips frit dans les règles de l’art ! Nous n’avions pas envie de perdre trop de temps à cuisiner, aussi nous nous nourrissions essentiellement de sandwichs au fromage à tartiner, de nouilles et de conserves. Nous terminions toujours nos repas avec une louche de skyr, ce fromage blanc islandais, et ce fut un jour de fête lorsqu’on y ajouta un peu de confiture. Peut-être tout cela explique-t-il l’excellent souvenir que je garde de ce fish and chips !
Bonus : quelques conseils en vrac si vous partez en Islande en été.
- La pluie
Equipez-vous pour la pluie. Mais vraiment bien. Genre investissez dans un pantalon de pluie, ce n’est pas sexy mais ça peut vous sauver la journée. Pensez aussi à quelque chose pour protéger votre sac à dos. J’avais une cape de pluie, ce n’est pas sexy non plus mais si vous la choisissez dans une bonne couleur, vous pouvez vous fondre dans le paysage, comme illustré ci-dessous.

- La nuit
En été dans ces régions boréales, le jour dure toute la nuit ou presque. C’est certes pratique pour sortir faire pipi à 2h du matin, mais c’est une réalité qu’on peut avoir un peu de mal à appréhender. Sur ce point donc, deux conseils. Conseil n°1 : munissez-vous d’un masque pour dormir. Quelque chose de confortable, pas un truc qui gratte ou qui serre un max. Conseil n°2 : faites attention à ne pas trop en faire. Quand la nuit ne vient pas, on ne se met pas spontanément au repos. On a tendance à partir en rando super tard ou à continuer de rouler jusqu’à 22h sans problème. Au bout de 3 jours à ce régime, ben…on sent l’épuisement poindre ! Nous profitions des très longues soirées mais nous dormions assez tard le matin et puis nous faisions des siestes (généralement dans la voiture et avec l’espoir que la pluie qui nous empêche d’aller visiter un site finisse par s’arrêter, pour être tout à fait honnête).
- L’eau chaude
On l’a vu, rivières et sources chaudes, thermes, douches bien chaudes à volonté ou presque…les Islandais ont la culture du hot tub ! L’eau qui sort déjà chaude des entrailles de cette terre volcanique a probablement fortement facilité cette culture, si elle ne l’a pas engendrée. Mais méfiance ! Cette eau est parfois bien trop chaude pour s’y baigner ! Ou alors elle peut chauffer très vite sans préavis ! Je ne peux que vous encourager à respecter les panneaux et à faire preuve de prudence. Même dans les lieux destinés à la baignade, il se peut que certains bassins soient trop chauds, selon votre sensibilité et votre santé. Par exemple, lors de notre halte à la piscine municipale, l’un des bassins était beaucoup trop chaud à mon goût, j’ai commencé à y entrer mais j’ai préféré ne pas m’y immerger plutôt que de risquer le malaise.

- Les moucherons
Nous n’en avons pas souffert en juin de cette année-là, mais sachez qu’il y a des périodes où la région du lac Mývatn est envahie de moucherons très agaçants. Pensez-y pour votre équipement et/ou pour planifier votre séjour.

J’espère que ces quelques lignes pour résumer ce beau voyage vous auront fait rêver vous aussi aux merveilles de l’Islande. Il y a bien sûr beaucoup de choses à voir et à faire que je n’ai pas mentionnées, je ne peux que vous encourager à vous documenter si vous souhaitez partir là-bas.
Alors, envie de louer un van pour partir à l’aventure ? Ou l’Islande vous laisse de glace (mauvais jeu de mot assumé) ? Dites-moi tout !

Bonjour,
Je viens de découvrir votre blog grace à un commentaire laissé sur le mien et je me réjouis de cette découverte. Cet article sur l’islande m’a particulièrement intéressée car c’est un rêve pour moi aussi (un vieux rêve qui a au moins 40 ans !). L’idée de louer un véhicule dans lequel on peut loger est excellente. merci pour tous ces conseils … même les vieux rêves se réalisent un jour.
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Merci pour votre visite et votre commentaire, Annick ! Je vous souhaite de réaliser ce rêve. L’Islande, c’est de la nature à l’état brut ! Et vous qui avez un potager, savez-vous que les Islandais font pousser… des bananes ? 😉 C’est un peu anecdotique (on cultive plutôt des tomates, poivrons, concombres, etc.) mais la géothermie est en effet exploitée jusque dans les serres.
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Je regardais tes belles photos et je me faisais la remarque que cela ressemble beaucoup à la Nouvelle-Zélande! Très belles tes images! Merci pour la visite.
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Merci pour ce commentaire ! La Nouvelle-Zélande me fait bien envie, je n’y suis jamais allée.
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Un pays superbe et les néo-zélandais sont très sympathiques. On n’a que quelques km à faire pour tomber sur un panorama complètement différent.
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