La belle saison est de retour, c’est reparti pour des balades nature plus fréquentes !
Au mois de mars, c’est vers la forêt que je me suis dirigée, je vous présente les rencontres que j’y ai faites ?
La ficaire

Au sortir de l’hiver, on est irrésistiblement attiré par la lumière que diffuse cette petite fleur jaune, qui forme des tapis en bordure de chemin. Il s’agit d’une plante vivace, mais elle est en dormance l’été. Elle possède des réserves au niveau de ses racines, qui sont reconstituées au printemps, quand le feuillage est bien présent et joue un rôle de producteur d’énergie. La reproduction de cette plante se fait principalement via des bulbilles qui se développent à l’aisselle des feuilles, tombent quand la plante fane et s’enracinent là où il plaira aux eaux de pluie de les emmener (1). La ficaire est décrite comme médicinale (un de ses noms populaires est l’herbe aux hémorroïdes), indiquée notamment en usage externe pour les maux de la circulation. Elle serait comestible mais seulement à faible dose et cuite/sèche car elle contient des substances toxiques, comme toutes les plantes de sa famille, celle des renoncules (2).
La violette

Jolie, parfumée, voilà la violette ! Quand j’étais plus jeune, je croyais qu’elle ne poussait que dans le sud, là où je l’avais rencontrée pour la première fois, mais non, pas du tout : on en a aussi chez nous, la preuve ! La violette se propage par stolons, comme les fraises. Elle est comestible : vous connaissez sans doute les sirops et les bonbons à la violette. Mais on peut apparemment aussi en consommer les feuilles, crues dans des salades ou cuites dans des sauces et des farces. Il convient néanmoins de ne l’utiliser qu’en petite quantité, un peu comme une épice, car consommée en grande quantité, risques de nausées et de diarrhée (3). En tant que médicinale, elle aurait des vertus antitussives (4).
La mercuriale

La mercuriale fait partie de la famille des euphorbes. Il existe la mercuriale vivace, pubescente, et la mercuriale annuelle, pratiquement glabre. Ici je pense qu’il s’agit de la vivace car on voit de nombreux tous petits poils sur la tige. La mercuriale est une plante dioïque, c’est-à-dire que les fleurs mâles et femelles ne sont pas portées par les mêmes individus. Elle est fortement purgative et vénéneuse (5).
L’anémone sylvie

Comme la ficaire, l’anémone fait partie de la famille des renoncules, elle est donc toxique. Sa toxicité est avérée aussi bien par ingestion que par contact. Elle fleurit en sous-bois quand les arbres n’ont pas encore de feuilles, ce qui lui permet de recevoir de la lumière. Comme la ficaire encore, elle ne peut pas tout miser sur les pollinisateurs, encore peu nombreux au moment de sa floraison, pour assurer sa reproduction. Alors elle se propage (et se déplace) essentiellement grâce à des rhizomes. Quant aux fruits, s’il y en a, ils sont disséminés… à dos de fourmi ! (7)
Le crache-sang

Ce gros coléoptère se promenait d’une démarche assez lente sur le chemin. Son nom latin est Timarcha tenebricosa, le timarque obscur, ou encore la chrysomèle noire. Il doit son nom de crache-sang à une stratégie de défense plutôt impressionnante : en cas de danger, il se met à sécréter un liquide rouge, toxique, qui ressemble terriblement à du sang (je vous laisse chercher des vidéos sur le grand Internet si vous voulez voir cela, moi je n’ai fait que prendre en photo la bestiole qui passait). En dehors de cela, ce qui permet de l’identifier, ce sont les 11 segments de ses antennes, ses élytres soudées et l’incapacité à voler, et ses grosses pattes façon pantalon pattes d’éph (8)(9).
J’ai aussi vu des fleurs de cornouiller mâle et des châtons sur les saules marsaults et les noisetiers. Et une casemate aussi, c’est très fréquent dans les forêts lorraines, mais pas seulement en mars ;-).
Sources
(1) Régis Thomas, David Busti et Margarethe Maillart, « La ficaire, une fausse renoncule », site de l’ENS Lyon, mars 2011 [En ligne], http://biologie.ens-lyon.fr/ressources/Biodiversite/Documents/la-plante-du-mois/la-ficaire-une-fausse-renoncule [consulté le 11 avril 2021]
(2) Collectif thérapeute. « Ficaire (Ranunculus ficaria): propriétés médicinales », Doctonat, 19 mars 2020 [En ligne], https://doctonat.com/ficaire-ranunculus-ficaria-proprietes-medicinales/ [consulté le 11 avril 2021]
(3) S.G. Fleischhauer, J. Guthmann et R. Spiegelberger, Plantes sauvages comestibles, Ulmer, « Vieilles racines et jeunes pousses », 2018, 256 p.
(4) Deshayes, Nathalie. « La violette odorante », blog Plantes Sauvages Comestibles, [En ligne] https://plantes-sauvages-comestibles.com/la-violette-odorante/ [consulté le 11 avril 2021]
(5) Tela Botanica, Fiche de la mercuriale vivace, eFlore, [En ligne], https://www.tela-botanica.org/eflore/?referentiel=bdtfx&niveau=2&module=fiche&action=fiche&num_nom=42340&type_nom=&nom=&onglet=synthese [consulté le 11 avril 2021]
(6) R. Fitter, A. Fitter et M. Blamey, Guide des fleurs sauvages, Delachaux et Niestle, « Les Guides du naturaliste », 1986, 335 p.
(7) Norb. « Anémone Sylvie : un printemps à la fois », Sauvages du Poitou, 19 mars 2017 [En ligne], https://www.sauvagesdupoitou.com/81/589 [consulté le 11 avril 2021]
(8) Michel et Isa Mathieu. « Le crache-sang », Quel est cet animal ? , 15 octobre 2010 [En ligne], https://www.quelestcetanimal.com/coleopteres/le-crache-sang/ [consulté le 11 avril 2021]
(9) Theo. « Le crache-sang», MyrmecoFourmis.fr fourmis et insectes, 18 avril 2021 [En ligne], https://www.myrmecofourmis.fr/Le-Crache-Sang [consulté le 11 avril 2021]
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