Au nord de la Vendée, dans la région de l’île de Noirmoutier, j’ai pu faire cet été quelques promenades nature. Refaisons-les ensemble ! Vous trouverez en fin d’article les liens vers les descriptifs précis des circuits sur les sites dédiés (Visorando et Cirkwi). Bonne balade !
Sur l’île de Noirmoutier : le Polder de Sébastopol
L’île de Noirmoutier est reliée au continent par un pont assez spectaculaire, tout élancé, qui surplombe la plage de Fromentine et son front de mer aux jolies et poétiques villas. Mais avant que le pont soit construit, on pouvait déjà se rendre à pied sur l’île : il fallait emprunter le passage du Gois, une route qui ne se découvre qu’à marée basse. La promenade que je vous propose ici passe juste à l’entrée du Gois côté Noirmoutier, mais ce n’est pas là son seul attrait, loin (très loin) de là !
Il s’agit de la découverte de la Réserve Naturelle Régionale du Polder de Sébastopol. Une boucle de 7 kilomètres que nous avons faite en 3 heures : nous avons vraiment flâné, en profitant à fond de chaque découverte que la nature mettait sur notre chemin !
Un polder est une étendue de terre gagnée artificiellement sur la mer, au moyen de digues notamment. Ici, la digue a été construite dans les années 1850. Ensuite, l’exploitation du site pour l’agriculture n’a pas été une pleine réussite et la digue, qui n’était pas bien entretenue, a cédé en 1978, laissant l’eau envahir à nouveau le polder. Depuis, le polder a fait l’objet de travaux de restauration pour devenir un milieu naturel préservé. Des milliers d’oiseaux, sédentaires ou migrateurs, fréquentent les lieux chaque année. La flore n’est pas en reste avec plus de 230 espèces répertoriées.

Une fois stationné à l’Office du Tourisme de l’Ile de Noirmoutier, votre promenade commence par la traversée des champs sur une petite route peu fréquentée. A gauche, un homme est occupé à attacher un énorme chargement de bottes de foin sur son camion. A droite, des sympathiques bovidés à poil long et à grandes cornes vous saluent de leur beuglement puissant.
Vous arrivez sur le site de la Réserve, accueillis par des panneaux, un balisage plutôt clair et, il faut le dire, une bonne fréquentation cycliste (mais la piste est assez large pour cyclistes et marcheurs, ce n’est pas un problème). Vous longez un petit canal pendant un long moment. Mais ce n’est pas monotone du tout : il y a des hirondelles qui font le show, des petits ponts de bois qui vous défient de les emprunter, des fleurs, des arbustes, des foulques et des poules d’eau… Par endroit le ruisseau ressemble à un bayou et vous ne seriez pas étonnés de voir soudain surnager l’œil jaune d’un alligator.

Chemin faisant, vous voilà arrivés à la bifurcation vers la digue. Vous vous retrouvez à son pied en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et vous vous empressez, évidemment, de la gravir. Goélands et mouettes vous accueillent de leur cris.

Une forte odeur d’eau croupie vous pique le nez, ce n’est pas très agréable, alors vous redescendez pour poursuivre votre chemin, entre la digue à gauche et le marais à droite. Au bout d’un moment, vous repérez des aigrettes. Des hérons. Des petits gravelots qui volent en bande. Des mouettes qui se moquent de vous. Et soudain, des cris aigus, un raffut étonnant : des sternes !

Plus loin, vous prenez votre goûter à l’ombre d’un cyprès. Vous observez avec plaisir le vol de superbes argus bleus. Vous longez quelques étangs encore et vous voilà au passage du Gois. La marée basse n’est que dans une heure mais vous pouvez voir les balises en bois. A votre léger étonnement, il y a déjà du monde qui se presse en voiture, pressé d’emprunter la route mythique : ça bouchonne déjà !

Vous revenez ensuite d’un bon pas vers votre point de départ, suivant la piste entre tamaris, aubépines et mûres. Encore quelques arrêts botaniques pour une mauve, une silène ou une vipérine, et vous vous retrouvez les vaches du début du parcours. La fin d’une belle balade !

A Notre-Dame-de-Monts : de la plage au marais
Lorsqu’on vient sur la côte vendéenne, c’est souvent d’abord pour l’océan. Pour l’immensité des plages de sable, pour les jeux dans les vagues, pour le kite-surf ou le char à voile. Et c’est vrai que tout ça, c’est le fun, le plaisir, les vacances comme on les aime et qui sentent bon la crème solaire. Mais en Vendée, il y a encore plus que ça. Et avec cette jolie balade à Notre-Dame-de-Monts, vous découvrez tranquillement, au rythme de vos pas, ce qu’il y a quand vous quittez la plage pour entrer dans les terres : la dune, la forêt de pins, le marais. Je vous avais déjà décrit ces trois milieux ici.
Tout commence sur la plage du Pont d’Yeu, à laquelle est associée une légende impliquant le diable en personne. La balade longe la plage pendant un bon moment. Si vous y êtes à marée basse, vous pouvez rencontrer des pêcheurs à la ligne ou à l’épuisette qui se charrient entre eux, à qui fera la plus belle prise.

Ensuite vous franchissez la dune, qui est plutôt impressionnante dans sa hauteur à cet endroit-là. Puis vous traversez la forêt de pins et ça sent tellement bon le résineux au soleil. Enfin, après avoir franchi une route assez passante, vous vous retrouvez dans le marais. Sur une petite route, vous cheminez entre les étiers, les champs et les potagers. Le long de l’eau poussent une multitude d’arbustes, dont ceux qui fournissent les jeunes pousses qui entrent dans la composition de la célèbre et plutôt goûteuse troussepinette. Vous voyez voler aigrettes et hérons. C’est plutôt calme. Vous croisez une dame qui rentre visiblement des courses, une autre, plus âgée, qui promène son chien, un photographe-ornithologue, quelques cyclistes très bronzés. Sur le bord du chemin, vous pourrez aussi découvrir une longère qui a sans doute beaucoup d’histoires à raconter, et plus loin encore une bourrine, habitat typique du marais.
Longère Bourrine
Enfin vous voilà revenu dans un quartier de Notre-Dame-de-Monts, vous traversez vite fait un rond-point sans âme pour rejoindre la forêt. Encore quelques mètres et la boucle est bouclée, avec un dernier regard sur la plage où le vent joue à présent à gonfler le tissu léger de vos habits d’été.
Saint-Gilles-Croix-de-Vie : la corniche vendéenne
Ce site est la seule partie de côte rocheuse de la Vendée. J’ai hésité à vous parler de cette promenade car les conditions dans lesquelles nous l’avons commencée ne nous ont pas convenu et nous ne l’avons pas terminée. En effet, en plein mois d’août, le site est bien trop fréquenté. Trop de monde, trop de bruit, trop d’idiots qui ne respectent ni la nature ni le balisage, proximité d’une route très passante à cette saison, difficultés pour se garer au départ, bref un cumul de désavantages…
Mais je pense qu’en hors-saison, ce doit être bien plus agréable, et la promenade a beaucoup de points d’intérêt : les belles villas belle-époque à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, le jardin botanique de la villa Grosse Terre, le phare du Feu de Grosse Terre, la vue sur la côte rocheuse et sauvage, la grotte du Trou du diable, l’observation des oiseaux de mer… Pour notre part, nous nous sommes contentés d’un aller-retour jusqu’au phare et d’un tour très rapide du jardin botanique, histoire de consolider nos récents acquis sur la flore de la dune. Puis nous sommes retournés vers la voiture, que nous avions laborieusement stationnée au centre de la ville. Pour ce faire, nous avons quitté le front de mer et emprunté les petites rues, charmantes et quasi-désertes, avec en point d’orgue un passage dans ce qui était manifestement l’ancien village de pêcheurs, avec ses maisons blanches et basses et ses jardinets fleuris. A cette période de l’année, ce fut la meilleure partie de la promenade 😉
Alors, laquelle de ces trois balades avez-vous le plus envie de tenter ?
Les topo utilisés :
Polder de Sébastopol : https://www.visorando.com/randonnee-la-reserve-naturelle-du-polder-de-sebast/
Notre-Dame-de-Monts : https://www.cirkwi.com/fr/circuit/20677-sentier-de-la-dune-au-marais-pedestre
Corniche vendéenne : https://www.visorando.com/randonnee-la-corniche-vendeenne/
Votre commentaire