5 choses que j’ai apprises au jardin botanique de Nancy

Comme annoncé ici, je vous reparle aujourd’hui du jardin botanique de Nancy, cet immense terrain de découverte situé sur le campus universitaire à Villers-lès-Nancy, sur les hauteurs de la capitale des ducs de Lorraine. Son nom complet est « jardin botanique Jean-Marie Pelt », du nom d’un pharmacien et botaniste lorrain renommé, fondateur de l’Institut Européen d’Ecologie en 1971. Du jardin, je n’ai découvert qu’une petite partie finalement, car 25 hectares et 2500 m² de serres ne se visitent pas en deux heures. J’y reviendrai, c’est sûr, et je prendrai la journée pour le faire ! Mais j’ai déjà fait une très belle visite, voyagé dans le temps et l’espace, régalé mes yeux, et appris plein de choses. Je vous partage 5 de ces découvertes, c’est parti !

1. Les fleurs du blé noir sont blanches…

Gros plan sur une grappe de fleurs de sarrasin

… et le sarrasin n’est pas un cousin du blé, malgré son surnom de « blé noir ». En réalité, le sarrasin fait partie de la famille des Polygonacae, à laquelle appartiennent aussi la rhubarbe et l’oseille, par exemple. Il vient d’Asie et il a commencé à être cultivé dans nos régions au XVe siècle. C’est une plante peu exigeante qui, paraît-il, pousse très vite (3 mois du semis à la maturité) : j’ai bien envie de tester au jardin l’an prochain. Pas dit que j’aurai assez pour faire mes propres galettes de sarrasin, mais je pourrai toujours profiter de ses qualités d’engrais vert et de plante mellifère !

2. Le topinambour est une plante exotique envahissante

J’ai découvert assez récemment que le topinambour fait de très jolies fleurs et je caressais l’idée de l’introduire au potager. Après ma visite au jardin botanique de Nancy, j’y renonce ! Car j’y ai découvert que la plante, originaire d’Amérique du Nord et installée depuis bien longtemps en Europe, est une plante exotique envahissante. En d’autres termes, « sans contrôle, cette espèce peut nuire à la nature et/ou aux activités humaines ». Par exemple, elle s’est depuis longtemps échappée des jardins et peut très facilement coloniser les berges des ruisseaux, prenant la place de la flore indigène. Le problème ? Il y en a deux principaux : d’abord, cela réduit drastiquement la biodiversité. Ensuite, le topinambour voit sa partie aérienne disparaître en hiver, laissant les berges où il s’est installé complètement à nu, et donc… terriblement exposées à l’érosion. N’étant pas spécialement formée pour lutter contre ce caractère invasif, j’ai préféré m’abstenir de prendre une responsabilité que je savais ne pas pouvoir assumer.

Panneau du topinambour au jardin botanique de Nancy

3. Le saule têtard n’est pas une variété de saule

Et il n’a rien à voir non plus avec les grenouilles et leurs petits ! En fait, « têtard » qualifie un arbre coupé selon une technique de taille ancestrale qui consiste à couper toutes les branches à ras du tronc. Plusieurs avantages à ce type de coupe. Déjà, l’arbre vit plus longtemps car il résiste mieux au vent et à la sécheresse. Ensuite, il développe une multitude de petites branches que l’on récolte facilement puisqu’elles sont à hauteur d’homme, et que l’on peut utiliser en vannerie, ou pour faire des tuteurs et des clôtures, ou encore en paillage BRF, ou même en bois de chauffage. Pour finir, le plus important : quand un arbre têtard vieillit, il se creuse, devenant un refuge pour une biodiversité décuplée. Insectes, oiseaux, chauve-souris, chouettes, amphibiens, hérissons… la liste de ceux à qui le saule têtard offre le gîte et le couvert est longue !

4. Mon chat est une plante d’altitude

Vue vers la chapelle au sommet de l'alpinum du jardin botanique de Nancy

Tout en haut de l’alpinum, un panneau explique comment font les plantes de montagne pour résister aux conditions extrêmes dans lesquelles elles se trouvent, cumulant le froid, la sécheresse et les vents violents. Voici leurs stratégies : elles développent souvent un système pileux, elles poussent à ras du sol et serrées les unes contre les autres dans des formations dites « en coussinets », et elles sont généralement plus petites que les individus exposés à un climat moins rigoureux. Poils, coussinets, nanisme : exactement les caractéristiques de mon chat !

5. La bergamote est un accident

Ça, j’aurais pu le deviner (mais quelle mauvaise langue il a, ce Chardon lorrain qui n’aime pas la bergamote de Nancy !). Blague à part, connaissez-vous la bergamote, le fruit du bergamotier ? A la base du célèbre bonbon carré couleur d’or, il y a en effet la bermagote, un agrume dont les origines sont assez mal connues. On suppose qu’il s’agit d’un croisement accidentel. Peut-être entre un citron vert et une orange amère. Mais que cela ne vous décourage pas de goûter à la spécialité nancéienne si vous en avez l’occasion ! Certains trouvent même ça bon 😉

Sources

FGT IBMA. 2016. Helianthus tuberosus. Base d’information sur les invasions biologiques en milieux aquatiques. Groupe de travail national Invasions biologiques en milieux aquatiques. UICN France et Onema. http://especes-exotiques-envahissantes.fr/espece/helianthus-tuberosus/ [En ligne] [consulté le 31 juillet 2021]

2 commentaires sur “5 choses que j’ai apprises au jardin botanique de Nancy

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    1. C’est sûr, le végétal est bien imprévisible ! Jardiner est une bonne façon d’apprendre à lâcher prise, ça ne peut me faire que du bien, perso 🙂 Bonne fin d’été à toi aussi ! On est dans la meilleure partie, celle des mirabelles 😉

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