Si je suis d’humeur botanique lors d’une promenade, je choisis une plante (un seule sinon je n’en finis plus) que je photographie sous toutes les coutures pour essayer ensuite de l’identifier à la maison (à la maison car je ne me promène pas toute seule et si les pauses-plantules s’éternisent trop au goût de ma charmante compagnie de randonnée, je crains de devoir me promener seule la prochaine fois. Non seulement c’est un peu moins plaisant, mais en plus je risque fort de me perdre et donc de faire 10 bornes de plus que prévu pour rentrer, ou de me faire dévorer par un monstre à la nuit tombée. Voilà. Donc, identification différée). Parfois quand même, j’utilise l’appli Pl@ntNet pour savoir tout de suite. Et puis ma charmante compagnie de randonnée est généralement aussi curieuse que bienveillante alors ça passe.
La plante que je choisis est souvent celle qu’on voit le plus au cours de la promenade, ou alors c’en est une qui m’intrigue tout particulièrement. Ce sont donc des plantes bien communes et hyper connues, mais il faut un commencement à tout, même à ma grande carrière de botaniste (ou pas). Bref, voici les 4 gagnantes de mon concours photo des vacances !
Troisième dauphine : miss guimauve

J’ai rencontré la guimauve à la mare salée de Marsal, en Lorraine. La guimauve est en effet une plante qui préfère les milieux maritimes et les sols humides, au moins en profondeur. Je ne l’ai pas vue en fleur, je pense que c’était encore trop tôt. Je trouve qu’elle ressemble un peu à la rose trémière, elle fait d’ailleurs partie de la même famille, les Malvaceae (1). C’est une plante aux propriétés émollientes et cicatrisantes. Vous vous demandez sûrement comme moi si cette plante a de près ou de loin un rapport avec la confiserie : la réponse est oui ! Ses racines étaient utilisées dans la recette originale des sucreries du même nom (2).
Deuxième dauphine : miss knautie ou scabieuse des champs

Celle-ci m’a donné du fil à retordre pour l’identification (3) ! En effet, elle ressemble beaucoup à la « vraie » scabieuse des jardins et à d’autres de ses cousines. C’est une plante vivace qui plaît beaucoup aux pollinisateurs (c’est d’ailleurs grâce à elle que j’ai pu vivre mon coup de foudre des vacances, un magnifique papillon qui voulait devenir une star du web, je vous raconterai cela dans un prochain article). Comme pour le pissenlit (on en avait parlé ici), le capitule est fait de dizaines de très petites fleurs, à 4 pétales chacune. La knautie des champs serait utile dans le traitement des débuts de rhume ou de bronchite, en sirop par exemple (4).
Première dauphine : miss aigremoine

Celle-ci m’a intriguée lors d’une promenade dans la campagne. Présente en nombre sur les bords du chemin, elle me faisait penser à une ortie à cause de ses folioles dentées et velues, mais je sais que les fleurs d’ortie ne sont pas jaunes. L’identification m’a alors amenée à reconnaître l’aigremoine eupatoire (5). Très commune sur les terrains incultes, elle a des vertus médicinales. Elle peut servir aussi à faire une sorte de thé ou encore pour teindre des tissus (6).
Miss herbier des vacances : miss digitale pourpre

La digitale ! Je savais qu’elle était extrêmement toxique, provoquant notamment des troubles cardiaques mortels même à petite dose, mais je ne savais pas du tout à quoi elle ressemblait. En balade dans la forêt vosgienne, voilà que j’aperçois ces grandes grappes de fleurs roses. J’en vois beaucoup, je suis intriguée. Je m’approche, je vois que les fleurs ont une forme de cloche et que l’intérieur n’est pas monochrome mais présente comme une jolie cascade de taches foncées entourées de blanc. Je ne les touche pas, mais je les photographie. A l’identification, surprise ! Il s’agit de la grande toxique dont j’ai déjà entendu parler (7). Je n’aurais pas cru qu’elle était si séduisante et si commune. Là, j’en ai vraiment vu beaucoup.
Et vous, connaissiez-vous la digitale ou la scabieuse des champs ? Avez-vous déjà goûté la « vraie » guimauve ou le thé d’aigremoine ?
Sources
(1) Tela Botanica, Fiche de la guimauve, eFlore, [En ligne], https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-3752-synthese [consulté le 26 juillet 2020]
(2) « La guimauve, la plante du mois », site de l’Herbier du Diois, 1er janvier 2019 [En ligne], https://www.herbier-du-diois.com/la-guimauve/ [consulté le 26 juillet 2020]
(3) Tela Botanica, Fiche de la knautie de champs, eFlore, [En ligne], https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-75201-synthese [consulté le 25 juillet 2020]
(4) Binette et Jardin. « La scabieuse des prés : à l’origine contre la gale », LeMonde.fr [En ligne], https://jardinage.lemonde.fr/dossier-2908-scabieuse-pres.html [consulté le 26 juillet 2020]
(5) Tela Botanica, Fiche de l’aigremoine eupatoire, eFlore, [En ligne], https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-1141-synthese [consulté le 25 juillet 2020]
(6) Norb. « Aigremoine eupatoire : le thé des bois », Sauvages du Poitou, 5 juillet 2018 [En ligne], https://www.sauvagesdupoitou.com/82/657 [consulté le 25 juillet 2020]
(7) Tela Botanica, Fiche de la digitale pourpre, eFlore, [En ligne], https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-22437-synthese [consulté le 25 juillet 2020]
J’aime beaucoup les digitales! Elles sont extraordinairement bellles! Je les ai notamment photographiées en Bretagne où elles foisonnent, même si les premières que j’ai vues, c’était dans les Vosges 😍
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