Depuis que j’ai suivi le MOOC d’initiation à la botanique de Tela Botanica, je regarde mon jardin d’un oeil nouveau. J’y découvre des plantes à côté desquelles je passais tous les ans sans les voir. Je les arrachais presque sans états d’âme, pour faire de la place à ce que, moi, j’avais planté. Je dis « presque » parce que, quand même, j’étais déjà sensibilisée à divers sujets comme la préservation de la biodiversité et l’aide aux pollinisateurs.
Mais là, dotée des outils et des connaissances de base en botanique, et obligée de réaliser les activités proposées avec ce que j’avais sous la main (pas question de balade botanique en plein confinement), j’ai « zoné » dans mon jardin bien plus longtemps que d’habitude. Et j’y ai découvert pléthore de plantes, dont certaines médicinales et/ou comestibles, en plus ! Ma vision de la « mauvaise herbe » a complètement évolué, d’ailleurs je n’aime plus parler de « mauvaise » herbe, qui me semble trop connoté négativement. S’il faut choisir un terme pour les désigner, j’utiliserai plutôt « adventices » ou même « sauvages ». Voici donc la liste des sauvages de mon jardin, du moins celles que je pense avoir identifiées correctement jusqu’à présent. N’hésitez pas à me signaler tout ce qui vous paraît incorrect, ou à compléter mon propos, j’ai encore tant à apprendre !
1 Le lamier pourpre
C’est le premier que j’ai « découvert ». J’en avais fait un article, c’est la plante de ma prise de conscience on va dire.
2 Les (bien connus) pissenlits
Ma révélation concernant les pissenlits, c’est que chaque « fleur » jaune est en réalité des dizaines et des dizaines de fleurs à un pétale chacune (1). C’est pareil pour la pâquerette d’ailleurs, c’est fou non ? Moi en tout cas j’étais sciée.
3 La cardamine hérissée
Toute petite et si jolie (mais pas de photo, pour tout vous avouer, je n’avais pas encore la maîtrise du mode macro de mon appareil à l’époque où elle a fleuri)
4 La véronique de Perse
Elle a fait l’objet de travaux pratiques en botanique, comme vous le voyez sur la photo d’en-tête.

5 Le lierre terrestre
Il n’a rien à voir avec le lierre grimpant que l’on connaît généralement mieux. D’ailleurs, il y en a aussi, du lierre grimpant !

6 Le trèfle (sans doute le trèfle blanc)
Le trèfle, que j’arrachais sans grande émotion vu comme il pullule dans le jardin, et que j’accusais d’étouffer le gazon, est une plante de la famille des Fabacées (comme le haricot). Or, ces plantes ont pour particularité, entre autres, d’accueillir dans leur système racinaire des bactéries capables d’enrichir le sol en azote, nutriment essentiel à la croissance des plantes. En fait, le trèfle enrichit mon sol !
7 La vesce
Dans le jardin on trouve la vesce commune et la vesce hérissée, qui sont également des Fabacées. Certains les sèment exprès pour enrichir leur sol (on dit que ce sont des engrais verts), et ici, elles sont là spontanément, on va dire que c’est une bonne chose alors ?

8 La luzerne tachetée
Aussi appelée luzerne d’Arabie. Je la prenais pour du trèfle jusqu’à présent. C’est aussi une Fabacée, et je la trouve vraiment jolie.
9 Le séneçon commun
Je pensais que c’était un pissenlit, mais quand je l’ai vu dépasser les 50 cm de haut, je me suis posé des questions (il était temps me direz-vous).
10 La laitue sauvage, probablement Lactuca serriola (laitue scariole)
Les laitues sauvages sont les ancêtres des laitues cultivées, mais leur consommation n’est pas forcément recommandée : non seulement le goût n’est pas au rendez-vous (surtout quand elles ont monté), mais en plus elles produisent un latex aux effets narcotiques, qui peut être toxique selon la dose consommée (comme souvent pour tout ce qui est médicinal : la différence entre un remède et un poison, c’est la dose)(2)

11 La fumeterre officinale
Très discrète au ras des murs.
12 Le géranium découpé
Tout petit mais rose pétant

13 Le gaillet accrochant
Les feuilles et la tige sont équipées d’une multitude de petits aiguillons qui leur permettent de s’agripper à vous (en criant « ne me quitte pas ! », si si, écoutez bien la prochaine fois ;-))
14 Le plantain
Il y en a très peu, mais je l’ai reconnu tout de suite. En effet, je le connais depuis une balade botanique dans les Alpes, quand j’étais encore enfant. Le guide avait expliqué que frotter les feuilles de plantain sur ses piqûres de moustiques permettait de soulager la démangeaison. C’était l’été, j’étais couverte de piqûres et je n’ai jamais oublié le plantain !
Et vous, quelles sauvages de jardin connaissez-vous ?
Sources
(1) MOOC Botanique – initiation, Tela Botanica, le réseau des botanistes francophones, diffusé en 2020
(2) Norb. « Laitue scariole, moitié salade, moitié boussole », Sauvages du Poitou, 22 août 2016 [En ligne], https://www.sauvagesdupoitou.com/82/454 [consulté le 30 mai 2020]