Rando-vélo en Ardèche à la saison des châtaignes

Selon vous, est-ce une bonne ou une mauvaise idée de faire du vélo sous des châtaigniers en octobre ?

Pour répondre à cette question, voici le récit de notre rando-vélo de trois jours en Ardèche avec notre Petit Chardon, alors âgé d’un peu plus d’un an.

Notre itinéraire était une boucle au départ de Tournon, où nous avons loué nos vélos, les sacoches et la carriole enfant. Nous avons emprunté trois routes cyclables : la Dolce Via principalement, la Voie Bleue et la ViaRhôna.

Tournon –> Lamastre

en train à vapeur

Notre itinéraire commençait à la gare de Tournon-Saint-Jean, d’où part le Mastrou. Il s’agit d’un train à vapeur qui relie Tournon à Lamastre, par l’escarpée vallée du Doux. La ligne date de 1891 et son exploitation commerciale a cessé en 1968. En 1969, grâce à des passionnés, elle a rouvert pour les voyages touristiques.

Le Mastrou constitue le seul moyen de découvrir les paysages sublimes de la vallée du Doux. A flanc de falaise ou sur des viaducs vertigineux, le train à vapeur vous emmène pour un voyage de près de deux heures, ponctué de joyeux coups de sifflet. A Lamastre, la locomotive est retournée à la force des bras pour le trajet retour.

A la gare de départ, bébé Chardon s’est fait surprendre par un coup de sifflet et s’est mis à pleurer pendant que nous chargions les vélos et la carriole dans le fourgon dédié à cet effet. Ce sont les seules larmes que nous avons eu à déplorer de tout le voyage. Nous avons pris place dans une des voitures voyageurs, sur des bancs en bois. Et ensuite ce n’a été que sourires, paysages extraordinaires (et bavouilles sur la vitre) (pas moi hein). Je vous conseille de vous assoir du côté droit du wagon, c’est de là que vous aurez la plus belle vue.

Lamastre –>Le Cheylard

20 km

A midi, nous avons pris un repas reconstituant au restaurant Le Châtaignier à Lamastre (pour ma part, ravioles aux cèpes et châtaignes suivies d’un café très gourmand tout châtaigne, incluant un muffin aux châtaignes, vous ai-je dit que j’aimais la châtaigne d’Ardèche au fait ?).

Et enfin nous nous sommes mis en route sur la Dolce Via ! C’est la nature, ça sent bon, il ne pleut pas : un régal.

Jusqu’aux Nonières, le chemin monte et le revêtement est sableux par endroit, ce qui a compliqué un peu notre progression. Pour nous c’était sport, mais cela n’empêchait nullement Bébé Chardon de faire la sieste 😉

Après les Nonières, ça descend, c’est plus facile. Le chemin était jonché de châtaignes, le plus souvent encore dans leur bogue. Bébé Chardon s’en est même pris une sur le toit de sa carriole ! Il était néanmoins assez facile d’éviter de rouler sur les bogues piquantes.

Au Cheylard nous avons dormi dans un gîte familial au sein d’une grande maison habitée par les hôtes.

Le Cheylard –>Les Ollières sur Eyrieux

28 km

Cette étape est la plus époustouflante au niveau des paysages. Nous avons trouvé sur ce tronçon tout ce que nous étions venus chercher sur la Dolce Via : les viaducs, les tunnels, l’Eyrieux qui serpente au fond de ses gorges, les belles couleurs contrastées de l’Ardèche verte à la lumière d’octobre… rien que de vous l’écrire, j’ai envie d’y retourner !

C’est aussi sur ce tronçon que nos galères matérielles ont commencé, avec un pneu à plat au départ : évidemment le pneu arrière et évidemment sur le vélo auquel était attelée la carriole. La réparation n’a pu se faire que laborieusement et grâce à une chambre à air emportée « au cas où » par Monsieur Chardon : celles fournies par notre loueur n’était pas adaptées à nos vélos ! 😣

Nous avons pique-niqué le midi sur l’aire de camping-car des Collanges, au bord d’un lac. L’aire était déserte à cette période de l’année, aussi nous avons pu profiter tranquillement de l’endroit et de l’équipement proposé : tables de pique-nique et toilettes.

Le tronçon était plus roulant que celui de la veille : moins de sable et pas mal de descente !

Notre soirée fut très agréable à la table et chambre d’hôte du Pass’Eyrieux, où nous avons d’ailleurs retrouvé une sympathique famille de voyageurs rencontrés à bord du Mastrou. J’ai encore mangé des ravioles aux châtaignes, en gratin cette fois (je vous ai déjà dit que j’aimais les châtaignes au fait ? et les ravioles du Dauphiné aussi ?) (ah oui ça je vous l’ai déjà dit ici^^)

Les Ollières sur Eyrieux

Les Ollières sur Eyrieux –>Tournon

60 km

Sur cette portion, déjà longue, nous avons cumulé avarie matérielle et erreur d’itinéraire.

Pour l’avarie, il s’agissait bien sûr du pneu arrière du vélo qui tirait la carriole. Nous n’avions plus de chambre à air de rechange. Heureusement, nous avons pu avoir de l’aide au camping La Gare des Amis, à Saint-Fortunat-sur-Eyrieux. Sur leur conseil, nous avons utilisé la bombe de mousse anticrevaison fournie par notre loueur et nous avons pu repartir. Il n’y avait plus d’amorti et le vélo tirait fortement à droite, mais ça roulait. Spoiler : ça n’a pas tenu jusqu’à la fin de l’étape et nous avons dû rouler quelques kilomètres à plat.

Il y avait à nouveau de très belles vues sur ce tronçon, et nous avions un temps très agréable, heureusement ! Quelques tunnels, viaducs et villages ponctuaient le parcours.

Nous avons rejoint la ViaRhôna à La Voulte.

Pause au bord de l’Eyrieux juste après avoir retrouvé la ViaRhôna

Je vais vous parler un peu plus longuement de l’erreur d’itinéraire, pour vous éviter de faire la même si jamais vous tentez l’aventure.

En substance, nous avons voulu éviter la traversée de Valence imposée par la ViaRhôna. Avec la carriole, on ne se sentait pas de rouler en ville. « Pas de problème, nous sommes-nous dit, la bucolique Voie Bleue permet de rester sur la rive droite du Rhône, quand la ViaRhôna le traverse au Pont des Lônes ». Le plan était de retrouver la ViaRhôna quand elle repasserait du côté droit, à Glun.

Sauf que… la liaison nord entre la Voie Bleue et la ViaRhôna reste à aménager. Et nous pensions que le petit chemin caillouteux repéré au bord du Rhône à la sortie de Châteaubourg nous permettrait de rejoindre la ViaRhôna rapidement, quitte à pousser les vélo quelques minutes. Nous pensions que la la ViaRhôna était toute proche…

Châteaubourg vu depuis l’endroit exact où ont commencé nos galères d’itinéraire ^^

Je cite mes notes de l’époque, elles permettent de bien mesurer la galère dans laquelle nous nous étions alors fourrés :

« Le petit chemin est caillouteux et beaucoup plus long que prévu. Bébé Chardon est trop secoué dans la carriole, il pleure à chaudes larmes. Je le sors de là, le mets dans l’écharpe et on poursuit, poussant nos vélos. C’est sport. Et il commence à se faire tard, on oublie l’idée de rendre les vélos à 17h… Et toujours pas de ViaRhôna ! D’un côté le Rhône, de l’autre la voie ferrée, on n’a qu’un choix : avancer ! Enfin on retrouve un chemin « balisé »… mais toujours pas carrossable. On doit même détacher la remorque pour franchir un passage étroit bloqué par une pierre. Tout cela en portant Bébé Chardon et en masquant notre inquiétude. On rejoint un chemin qui nous ferait traverser la lône par une passerelle en bois… si elle n’était pas condamnée pour travaux ! »

Ce que nous aurions dû faire ? Je l’ai compris seulement en rédigeant cet article. Voici donc la solution : nous aurions dû rallier Chateaubourg à Glun par la D86 (source). 14 minutes en vélo… Mais aurions-nous eu le cran de rouler sur la départementale avec la carriole ? Franchement, je ne sais pas.

Nous avons finalement retrouvé une route carrossable puis la ViaRhôna à La Roche de Glun. De là, nous avons pu rallier Tournon pour rendre nos vélos, à la nuit tombée et avec 4 heures de retard par rapport à nos estimations de départ. Je nous revois sur le trottoir avec toutes nos affaires déchargées, pendant que le loueur fermait sa boutique… J’allaitais Bébé Chardon et Monsieur Chardon, sur les nerfs, me ramenait une grande frite du kebab d’en face… La meilleure frite que j’ai jamais mangée ^^.

Malgré tout, nous avons un très bon souvenir de cette rando-vélo, je suis même nostalgique en y repensant. On repart quand ?

Pour découvrir une autre rando-vélo sur le blog, cette fois au fil du Rhône, c’est ici :

4 commentaires sur “Rando-vélo en Ardèche à la saison des châtaignes

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  1. Quel récit ! On a fait la Dolce Via l’année dernière en juin et on a aussi adoré, mais sans bébé et sans autant de galères 😅 Ton histoire de chambre à air non adaptée + la panne d’itinéraire à Châteaubourg… c’est vraiment le genre de trucs qui peuvent gâcher un voyage mais vous avez bien géré !

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    1. Merci de m’avoir lue et merci pour ton commentaire ! Oui c’est le genre de galère qu’on raconte après coup en souriant… et qu’on n’expose pas forcément sur les blogs… comme la fois où on s’est trompés d’aéroport… faudra que je vous raconte un jour !

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